Solitude

« La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes. » (Khalil Gibran, Artiste, écrivain, Peintre, Poète, 1883 – 1931)

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[Poésies de mes lectrices]

« Solitude »

Silence atroce qui t’enferme et t’emprisonne,
Dans une vie où plus rien ne te retient à elle.
Personne ne voit, n’entends…

Tu hurles en silence dans un monde qui court.
On te frôle, on te bouscule.
On te touche mais ton corps n’est plus à toi.
Tu vis ailleurs dans un monde vide.
Mais tu as ce putain de sourire mécanique sur les lèvres.

Pourtant tout est là pour que tu sois bien.
Plus tu regardes ces choses, moins elles t’habitent.
Plus on te donne, moins tu sais les prendre.
On t’absorbe, on te dévore.

Tu restes là, interdite par le vide,
Dans ces mouvements permanents autour de toi.
Tu dis des choses sorties de nulle part,
Tu raisonnes à l’envers,
Tu n’es que l’ombre de la si belle lumière que tu étais.
Tu n’entends plus les maux des autres,
Tu ne fais que rester immobile.
Enfermée dans ta tête.

Les autres ne te regardent plus, tu ne leur en veux même pas.
Tu sais que c’est de ta faute, tu fais si bien semblant d’être là.

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Tu attends cette main qui va te retenir.
Tu cherches à quoi t’accrocher,
Tu entends les souffrances des autres,
Mais tu n’arrives plus à les écouter.
Tu n’as plus rien au fond de toi.

En boucle tu t’interroges, quelle est ton utilité ?
Quel est le but de tout ça ?
On te prend ce qu’il reste de jus dans ton âme,
On le bouffe, le consume en silence,
Sans y prêter cas.
On t’assure que tout va bien.

Mais tu ne vois rien de beau.
Tu espères presque disparaitre soudainement,
Happée par la vie, engloutie par le vide.
Le silence serait moins pesant peut-être.
Tu ne sais plus être utile, toi qui ne vis que pour ça.

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Tu regardes ta vie se disloquer,
Tu regardes ton monde s’écrouler avec toi.
Tu es là, perdu dans un épais brouillard,
Personne ne te cherche,
Personne ne t’entend.
Tu attends.

Tu devrais savoir que seulement toi peut te sortir de là,
Mais tu n’en es même plus capable.
Tu regardes ces têtes blondes,
Et tu ne sais même plus ce qu’il leur faut.

Il y a les bien-pensants qui accusent,
Il y a les compatissants qui n’ont pas le temps,
Il y a les blessés qui peinent eux aussi à se relever.
Personne ne peut t’aider. Que toi.

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Il y a ce corps tant chéri qui ne t’a pas vu tomber.
Qui s’appuie sur ces propres béquilles, comme il peut.
Tu as cru en sa force, mais il n’y avait plus de jus chez lui non plus.
Tu as rejeté son ignorance, son absence, ses mots qui te blessaient.
Mais il ne savait pas. Il ne voulait pas savoir.

Quand la disparition d’un proche a tout fait basculer en toi.
Le traumatisme, disent les professionnels, le déclencheur.
Tu as voulu appeler au secours, mais tu n’y arrivais pas.
Tu ne voulais pas déranger.

Tu as ceux qui refusent que tu te donnes le droit de tomber.
Tu as ceux qui n’ont pas vu que tu disparaissais.
Le silence est le seul qui te comprend,
Le silence est ton meilleur ami.
Le silence est toujours présent.
Tu t’en veux.

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Se taire, c’est tellement confortable.
Tu te convaincs que c’est la solution,
Tu t’interdis de nommer.
Tu refuses de parler.
La femme au foyer n’a pas le droit aux états d’âme.

Parler pour dire quoi ?
Parler pour dire que tu ne vas pas bien dans ta cage…
Mais tout le monde souffre dans sa cage.
Tu gis au sol, seule et en silence.
Tu as froid a l’intérieur.

Tu as à nouveau cinq ans.
Blessée dans ton lit, tu pleures…
Tu voudrais les appeler à l’aide un par un…
Mais pour dire quoi ?
Serre-moi fort, aime-moi…

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C’est finalement elle qui t’a prise dans ses bras,
C’est finalement elle qui t’a rattrapée…
C’est elle que tu as choisie car elle a écouté ton silence et choyée.

La solitude.

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