« La vie, c’est comme une boîte de chocolats. Tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber. » (« Forrest Gump »)
Comment lui résister ou plutôt comment leur résister ? Ils sont plusieurs et tellement bons…
Et plus ils sont nombreux, mieux c’est. Car le chocolat en tablette ça va, mais ce n’est pas forcément ce que j’aime le plus. Les chocolats fins de toutes les formes et couleurs dans leur joli ballotin, impossible de leur résister. Y a-t-il un plaisir suprême à celui de manger un bon chocolat ? Je pose cette question aux femmes.
Mon mari ne mange que du noir. Amer. Basique. Une boîte remplie de chocolats peut rester devant lui pendant des heures sans qu’il n’y touche. Même chose pour mon fils aîné, pire, il déteste le chocolat ! Je me rappelle que quand j’étais enceinte, j’avais perdu tout mon intérêt pour le sucré, moi qui adore le chocolat et les petits gâteaux. Surprenant. J’ai l’impression que déjà dans l’état gestationnel, il me dictait sa loi.
En revanche pour le cadet, bien au contraire, j’avais très envie d’en manger pendant toute la grossesse. Lui et moi adorons le chocolat, les glaces et le grignotage. J’ai donc un petit compagnon pour ce plaisir tellement délicieux et onctueux, mon petit bonhomme de bientôt cinq ans. J’adore notre complicité dans ce péché mignon.
Et heureusement qu’il l’aime car cela m’évite de tout manger toute seule !
Mais le sujet de ce texte est tout autre, ce que vous venez de lire n’était qu’une introduction. Il y a une autre personne qui adore le chocolat et sait s’en délecter, sans jamais en abuser. Elle n’en mange qu’à des occasions spéciales. Ma belle-mère. A chaque fois que nous lui en offrons une belle boîte, elle m’envoie un sms lorsqu’elle l’ouvre et déguste le premier chocolat qu’elle a choisi. Elle me décrit son parfum et sa texture. Elle m’envoie un autre sms quand elle a terminé la boîte. En général assez rapidement après le premier…
Cela fait partie des très rares écarts qu’elle s’autorise car elle fait extrêmement attention à sa santé et à sa ligne. Une femme très indépendante et active. Le contraire de ma mère à moi. Elle adore aussi aller au SPA. Je songerai à lui offrir un massage au chocolat, même si je ne suis pas du tout sûre qu’elle apprécierait. Je devrais peut-être tester d’abord, même si je trouve que c’est un énorme gaspillage, tout ce chocolat. Pour mes quarante ans qui approchent à grand pas ?
Et je divague encore en m’éloignant du sujet principal de cet article. Désolée.
Revenons donc à nos moutons. Quelques jours avant Noël, comme tous les ans, je décide d’offrir une boîte de chocolats à ma belle-mère. Mon mari, nos deux garçons et moi nous rendons au centre commercial habituel pour faire le plein de cadeaux. Nous y avons une boutique de la marque de chocolats fins que j’affectionne particulièrement. À part les chocolats et autres friandises, la boutique propose également des glaces italiennes, dont profitent de temps en temps nos enfants lorsqu’ils y vont avec leur papa le week-end, après leur tour de ménage. Un petit rituel sympathique. Pendant ce temps, je peux me détendre un peu, seule à la maison.
« Nous avons déjà offerts des chocolats à ma mère au début du mois. Ce n’est pas la peine d’en racheter », répond mon mari.
J’insiste. « Les enfants auront leur glace et ta mère aura ses chocolats ». Nous nous rendons à la boutique tous les quatre. Le visage de la jeune vendeuse, grande, brune, fine et vraiment jolie, s’illumine lorsqu’elle aperçoit mon mari. Elle lui sourit en disant un grand bonjour avenant. Elle a l’air vraiment heureuse de le voir. Certes un client fidèle, mais accueille-elle de cette façon tous ses clients fidèles ? Mon mari lui répond par un grand sourire et rougit. Je n’existe pas. Les enfants n’existent pas. Depuis quinze ans, je ne l’ai j’avais vu dans un tel état. Jamais.
Je me sens toute bizarre. Pas jalouse, non. Comment vous l’expliquer ?
Intriguée. Surprise. Et au fond de moi une petite voix me souffle qu’ils formeraient un magnifique couple tous les deux, elle et lui… C’est plus fort que moi cette pensée. Je n’y peux rien. Après avoir acheté les chocolats, je la remercie poliment, mais elle n’a d’yeux que pour lui en lui proposant de goûter le tout dernier praliné (il déteste les pralinés !) Il accepte volontiers. Quelques minutes plus tard, lorsque les enfants feront le manège, elle cherchera du regard celui de mon mari…
Que se cache derrière cette onde électrique passée entre cette jeune femme et mon époux ? Suis-je devenue complètement parano ou la vie nous prépare des surprises que je n’aurais jamais imaginées. Est-ce mon imagination débordante qui me joue des tours ou plutôt mon intuition qui me suggère une part de vérité ?
Et si je m’attendais à un praliné doux et croquant et qu’au final je tombais sur un chocolat noir et bien amer ?
A Noël, je le taquinerai à propos de cet évènement qui a éveillé en moi des soupçons. Pas tellement par rapport à sa fidélité, mais par rapport à la suite de notre vie à deux. Mon subconscient me disait que cette rencontre n’était pas anodine. Pour moi, elle avait une signification forte. Après quinze ans de vie commune, et quasiment dix ans de mariage, il m’était déjà arrivé de me demander comment ce serait avec quelqu’un d’autre.
Et je me disais de temps en temps qu’un jour lui aussi voudrait forcément goûter à autre chose (un praliné, tiens…) J’étais sa première femme, il n’a connu personne d’autre avant moi, complètement concentré sur ses grandes études, très difficiles et chronophages. Alors pendant que ses copains faisaient la fête, il révisait ses cours. Ce n’est qu’à l’issue de ses études qu’il s’est dit que c’était le moment de trouver une copine. Et « il est tombé » sur moi. Pas d’extravagance, très linéaire. C’était tout lui ça.
Et s’il était en train de vivre une aventure avec cette jeune femme ?
Et s’il avait une relation extraconjugale ? Depuis quelque temps je le trouvais vraiment bizarre. Il rentrait tard et ne dormait pas beaucoup, pour ensuite se lever très tôt le matin et travailler à la maison avant de partir au bureau. Ce somnambulisme ne lui ressemblait absolument pas. Et si nous n’étions pas vraiment faits l’un pour l’autre ? Ou alors nous l’avons été, mais ne le sommes plus ?
Et si un mariage ne pouvait être un CDI, mais juste un CDD, le temps que les enfants grandissent un peu ?
J’ai toujours adoré le chocolat. Mon mari le savait pertinemment, mais ne m’en offrait que très rarement. Trop rarement. Non qu’il ait peur que je grossisse, il n’est pas comme cela. Et pourtant, je n’en ai pas reçu au premier accouchement, ni de fleurs d’ailleurs. Ni au deuxième accouchement non plus. Presque jamais pour mon anniversaire. Lorsque je lui en parlais, je ne pouvais être plus explicite. Rien à faire. De toute façon il n’a jamais été très cadeaux.
Mais je ne me plaignais pas trop, il avait d’autres qualités…
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