Ce n’est pas la fin du monde

“Est-ce qu’on divorce parce qu’on connaît enfin l’autre ?”
(Michèle Mailhot)

Avant le divorce était le « privilège » des hommes, comme beaucoup d’autres privilèges. Les temps ont changé, mais les chers messieurs n’ont toujours pas compris et semblent toujours tellement abasourdis lorsque c’est la femme qui a le courage, l’audace de dire STOP. Pour eux c’est la fin du monde…

Mais non !

La fin du monde c’est lorsqu’un enfant perd ses deux parents dans un accident de route.

La fin du monde c’est lorsqu’un enfant naît atteint d’une maladie incurable et mortelle.

La fin du monde c’est lorsqu’une femme décède lors d’un accouchement en laissant derrière elle quatre enfants.

La fin du monde c’est lorsqu’on place les enfants d’une mère célibataire parce qu’elle ne peut subvenir à leurs besoins.

La fin du monde c’est lorsqu’un père de famille devient paralysé suite à un accident de travail.

La fin du monde c’est lorsqu’un père de famille se suicide car il n’arrive pas à retrouver un travail depuis trop longtemps.

La fin du monde c’est lorsqu’un homme tue sa femme devant les enfants à cause de sa jalousie maladive.

En revanche lorsqu’une mère de famille décide de divorcer, non ce n’est pas la fin du monde. Arrêtons de stigmatiser les femmes qui divorcent. Arrêtons de les accuser. Arrêtons de les punir. Car dans la plupart des cas elles sont déjà assez punies par leur (futur) ex.

Leur ex. Celui pour qui c’est la fin du monde alors qu’il n’a rien vu venir. Il n’a rien fait pour empêcher que cela arrive. Rien ne l’ébranlait. Aucun séisme. Aucun cataclysme. Sinon ce n’était jamais de sa faute. Il ne l’a pas fait exprès. Comme un petit garçon. Obnubilé par son propre nombril. Trop occupé par son boulot, ses hobbies, ses potes, ses jeux, ses séries télévisées… Persuadé d’avoir toujours raison et vouloir avoir le dernier mot coûte que coûte.

Alors le jour où cela arrive, toute l’énergie qu’il n’a pas mis à embellir leur vie à deux, il la met cette énergie à détruire celle qui a décidé de prendre son envol. Toute l’énergie qu’il n’a pas mis à construire, il la met maintenant à détruire ce qui ne l’a pas encore été.

Vengeance. Ils frappent là où cela fait le plus mal. Les enfants.

Durs. Froids. Secs. Méprisants. Insensibles. Rigides. Bornés.

Au pire : insultants, menteurs, assistés, sournois, paresseux, jaloux, lâches, grossiers, agressifs, violents, manipulateurs, machos.

Au mieux : de mauvaise foi, irresponsables, arrogants, mesquins, orgueilleux, radins, moqueurs, inertes, ennuyeux, trouillards.

Calamiteux, dans tous les cas.

Une femme qui décide de quitter l’un de ces hommes, elle le connaît suffisamment bien pour savoir pourquoi elle le quitte. Malgré les apparences. Malgré la « bonne image » qu’il peut envoyer à l’extérieur de leur foyer. Elle le connaît bien, elle sait de quoi il est capable.

Elle essaie donc de « bien faire les choses ». Même si lui est prêt à tout pour lui faire changer de décision ou qu’elle la regrette cette décision. L’espionner, la menacer, la violer, lui voler les objets précieux, vider le compte joint, l’insulter ou violenter devant les enfants… La liste est longue et l’objectif final clair : l’anéantir.

Pas de fair-play.

La meilleure preuve qu’elle fait bien de partir…

Parfois l’entourage continue à dire à cette femme de rester avec lui « pour le bien des enfants ». Sous-entendu « si tu pars, il fera de votre vie un enfer. » Et elle reste car il a promis de changer. Mais il ne peut pas changer puisqu’il n’est absolument pas lucide sur ce qui ne vas pas.

Comment pourrait-il changer s’il ne comprend pas, s’il ne veut pas comprendre ce qui cloche. Ses phrases préférées et répétées inlassablement et quotidiennement « je ne vois pas ce que tu veux dire » ou « je n’ai pas entendu ce que tu as dit« …

C’est tellement plus simple de s’en laver les mains.

Parfois elle reste par peur des réactions extrêmes et de leurs conséquences sur elle et les enfants. Par peur de se retrouver en situation de précarité. Par peur d’être mal jugée par son entourage. Par peur de priver les enfants de leur père si celui-ci refuse de les voir par la suite.

Elle reste par peur, non pas amour.

Condamnée à passer le restant de ses jours avec quelqu’un qui n’apporte plus rien de positif dans sa vie, avec qui elle ne partage plus rien de constructif. Condamnée à une vie vide, comme dans une cellule…

Sans respect. Sans attention. Sans complicité. Sans compréhension. Sans affection. Sans désir. Sans plaisir. Sans écoute. Sans empathie. Sans sourire. Sans joie de vivre. Sans aventure. Sans répit. Sans légèreté. Sans nouveauté. Sans magie.

C’est le néant. C’est le chaos. C’est la fin du monde.

Alors qu’elle a en elle toutes les ressources nécessaires pour rendre sa vie riche et la vivre pleinement.

Car lorsqu’une femme décide de divorcer ce n’est pas la fin du monde. C’est le début d’un monde nouveau. Un monde où la femme connaît sa valeur. Un monde où la femme sait se faire respecter. Un monde où la femme a des choses à dire. Un monde où la femme peut avoir le dernier mot. Un monde où la femme peur aspirer à mieux. Un monde où la femme n’a pas besoin d’un homme pour s’accomplir et être heureuse.

Très bonne année à toutes !

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